Soyons honnêtes que vous visitiez l'île ou que vous y viviez, se déplacer en Martinique reste difficile quand on ne possède pas un véhicule. Et quand on en possède un, il faut s'armer de patience dans les bouchons fréquents sur les principaux axes routiers.
Les routes terrestres en Martinique
La Martinique qui n'est pas très vaste, seulement 1 105 km², dispose d'un réseau routier de plus de 2 100 kilomètres dont 632 kilomètres linéaires. La plupart relève de la gestion de la Collectivité Territoriale de la Martinique (C.T.M.).
Les routes de Martinique sont réparties entre autoroute, routes nationales, routes départementales et les voies et chemins communaux. Dotée de routes modernes et fréquemment entretenues qui permettent une mobilité satisfaisante sur l'ensemble de son territoire, la Martinique est l'une des îles de la Caraïbe les plus abouties en terme d'infrastructures. Aussi, il est facile de se rendre d'un point à un autre.
Des fonds européens, nationaux ou locaux financent les travaux et entretien des routes.
Si la gestion et l'entretien des routes sont majoritairement pris en charge par la CTM, les voies communales sont elles à la charge des communes.
Les différents types de routes sont les suivants :
- L'autoroute A1 est comprise entre le Lamentin (aéroport) et le chef-lieu Fort-de-France (Dillon). Elle s'étend sur 7 kilomètres seulement mais permet d'accéder aux principales zones d'influence et commerciales du centre de l'île (Aéroport international Aimé Césaire, zone industrielle et commerciale de la Lézarde, la zone de Petit-Manoir, la zone commerciale de Places d'Armes, zone industrielle et commerciale Les Mangles d'Acajou, la zone commerciale d'Acajou, celle de Californie, La Jambette, Châteaubœuf, la zone artisanale et commerciale de Rivière-Roche et la zone commerciale de Dillon).
- 10 routes nationales:
- La RN1, la plus longue route nationale de l'île, d'environ 73 kilomètres relie Le Lamentin, zone les Mangles Acajou au bourg de Basse-Pointe en passant par la zone côtière Atlantique.
- la RN2, d'une longueur de 39 kilomètres, fait le lien entre Fort-de-France au niveau de la Rocade (D41) et le Morne-Rouge en passant par la zone côtière Caraïbe.
- La RN3, environ 43 kilomètres, dont une portion est la fameuse Route de la Trace, ou Route de Balata, débute de la Rocade et se termine à Ajoupa-Bouillon.
- La RN4, environ 28 kilomètres, commence du centre-ville de Fort-de-France et s'interrompt à Trinité, au niveau de la RN1.
- La RN5, d'environ 27 kilomètres, est un prolongement de l'autoroute A1 depuis l'aéroport jusqu'au sud de l'île à savoir la commune du Marin.
- La RN6, environ 35 kilomètres, relie également le Lamentin depuis l'aéroport et le Marin mais cette fois par la côte Atlantique en passant par le François.
- La RN7, est la plus petite route nationale de l'île, seulement 1.5 kilomètres, elle dessert le quartier de Petit-Bourg à Rivière-Salée.
- La RN8, environ 28 kilomètres est un autre choix pour se rendre au Marin. En effet, elle relie Petit-Bourg (quartier de Rivière-Salée) à la commune du sud. Bien moins fréquentée que la RN5, elle passe par le Saint-Esprit.
- La RN9, avec ses 4 kilomètres environ assure la liaison entre les quartiers du sud-ouest de Fort-de-France.
- Enfin, la RN2006, environ 6,5 kilomètres, traverse le quartier de Morne-Pitault compris entre le Lamentin et le François. Elle débute à Brasserie Lorraine et se ponctue au barrage La Manzo.
- Les routes départementales sont au nombre de 70 dont 21 se situent à Fort-de-France. Ces types de routes permettent de relier des quartiers dans les plus grandes villes ou communes ou encore de joindre des communes entre elles. Elles sont aussi une option de choix pour éviter ou contourner les embouteillages sur les voies nationales.
- Les voies communales sont celles que l'on retrouve dans les quartiers des différentes communes. Elles sont entretenues par les communes.
Il faut savoir que les routes sont plus au moins plates selon l'endroit où l'on se trouve. Si dans le nord, les routes sont très souvent vallonnées en raison du relief, elles sont plus plates dans le centre et le sud de l'île hormis à proximité de la Montagne du Vauclin, le point culminant du sud.
Concernant les transports en commun et la mobilité sur le territoire, ils sont gérés et organisés par la CTM également via Martinique Transport. Martinique Transport a en charge le transport urbain, le transport interurbain de passagers (taxicos), le transport maritime, le transport scolaire et le transport des élèves en situation de handicap.
Les transports sont organisés également par les communautés d'agglomérations de communes (la Communauté d'Agglomération du CEntre de la Martinique (C.A.C.E.M.), la Communauté d'Agglomération de l'Espace Sud (C.A.E.S.M.), Communauté d'Agglomération de Communes du Nord de la Martinique (appelée CAP Nord Martinique). Elles s'occupent uniquement de l'organisation entre des transports intercommunaux.
Les routes maritimes en Martinique
Étant une île, il est également possible de se déplacer en Martinique via la mer qui l'entoure. Des transports maritimes existent spécialement pour relier les communes côtières qui disposent d'un port pouvant accueillir des navettes uniquement sur la côte caraïbe. La zone atlantique ne permet d'accueillir des navettes en raison de la forte houle.
Les navettes permettent se rendre d'une commune à Fort-de-France (par exemple la navette entre les plages des Trois-Îlets et Fort-de-France) ou encore des canaux de pêche ou des petits bateaux existent dans le cadre touristique pour visiter les îlets (îlets du Robert et du François le plus souvent) qui entourent la Martinique.
Les véhicules particuliers
Entre 15 000 et 20 000 véhicules neufs sont vendus chaque année, le plus souvent à des particuliers pour leurs besoins personnels (se rendre sur son lieu de travail, loisirs) ou à des professionnels tels que les utilitaires, les sociétés de location de voitures ou encore les transporteurs de biens ou de personnes. En effet, bien qu'il y ait eu une amélioration des services de transport en commun en Martinique, la voiture particulière reste l'outil de transport le plus simple pour se déplacer dans l'île.
Avec une concentration de l'emploi tertiaire dans les communes du centre de l'île, les embouteillages sont importants et inévitables aux heures de pointe, la plupart des actifs utilisant leur voiture personnelle pour se rendre sur leur lieu de travail. Le principal axe routier entre le sud et le centre est très encombré dès 6h du matin et il faut s'armer de patience et de courage quotidiennement. Rebelote le soir pour les « sudistes » sur le chemin du retour.
Il en est également de même pour les travailleurs et étudiants souhaitant se rendre à Fort-de-France depuis le Nord Atlantique et Caraïbe.
Aux heures de pointe, l'autoroute de Martinique est d'ailleurs la route la plus embouteillée de l'ensemble de la France après le périphérique.
Le covoiturage reste encore en retrait. Il est même fréquent que plusieurs personnes au sein du même ménage se rendent dans le centre de l'île chacune utilisant un véhicule particulier.
La présence de véhicules à moteur à deux roues reste beaucoup plus en retrait et surtout cantonnée à un public jeune.
Les transports en commun
Bien que des progrès notables aient été faits en Martinique au cours des dernières années notamment en raison de la mise en service du Transport Collectif en Site Propre, les transports en commun restent en retrait en Martinique. Plusieurs raisons sont en cause, le manque de liaisons entre les communes et les points stratégiques de l'île, les trop nombreux mouvements sociaux, le manque de ponctualité des différentes lignes.
Un habitant du nord souhaitant se rendre à Places d'armes au Lamentin pour un rendez-vous important ferait mieux de s'y rendre via son véhicule personnel que de compter sur les transports locaux qui restent incertains. Il en est de même pour un habitant des Trois-Îlets voulant aller à Sainte-Marie.
Le T.C.S.P.
Inauguré le 13 Août 2018, le Transport Collectif en Site Propre (T.C.S.P.) a été lancé dans le but de décongestionner Fort-de-France et réduire le nombre de véhicules entre l'aéroport du Lamentin et le centre-ville. Plus de 380 millions ont été nécessaires à la réalisation des travaux qui ont débuté dès 2003.
D'une longueur de 13,9 km, le TSCP possède des buts effectuant des liaisons sur deux lignes A (entre Almadies Bô Bakannal et Carrère) et B (entre Almadies Bô Bakannal et Mahault). 18 stations sont desservies au total avec une majorité d'arrêts permettant de se rendre dans les zones commerciales et industrielles bordant l'autoroute A1.
Trois lignes supplémentaires sont prévues dans le futur avec de expansions vers Schœlcher, le Robert et Rivière-Salée.
Les transports entre les communes et Fort-de-France
Quand on habite en commune il est parfois plus facile de se rendre à Fort-de-France que dans des communes limitrophes. Les « taxicos », minibus de 8 à 20 places relient fréquemment les bourgs des communes au centre-ville de Fort-de-France.
Le TCSP c'est 14 autobus bi-articulés Van Hool ExquiCity 24, dotés d'une chaine à traction hybride (diesel / électrique) et 60 conducteurs. C'est le groupe Vinci qui est en charge de la maintenance des infrastructure (stations, pôles d'échanges et centre de maintenance) jusqu'en 2035.
Concernant les communes du sud, afin de décongestionner Fort-de-France, les taxicos rejoignent le TCSP à Carrère (limite entre Lamentin et Ducos) qui ensuite se chargera de l'acheminement final à Fort-de-France. Il en est de même pour les communes du Nord-Atlantique où les taxicos tirent profit du départ de la ligne B à Mahault.
Concernant le Nord Caraïbe, il n'existe pas de solution de relais et donc les taxicos se rendent directement à l'arrêt situé à la Pointe Simon.
Les taxis et sociétés de taxi, les locations de voitures
S'il n'existe pas de sociétés de voiture de transport avec chauffeur (V.T.C) telles que peut l'être Uber, il est possible de recourir à un taxi particulier pour ses déplacement dans l'île.
Aussi de très nombreux chauffeurs de taxis sont présents à l'arrivée à l'aéroport pour les personnes faisant ce choix.
Au niveau de la location de véhicules, de très nombreuses sociétés (Avis, Budget, Europcar, Hertz, Saint-Pierre Location, Autoloc,..) sont présentes en Martinique.
Les navettes maritimes
Pour les navettes maritimes, elles sont opérées par Vedettes Tropicales. Elles permettent se rendre depuis Fort-de-France aux Trois-Îlets (Pointe du Bout, bourg des Trois-Îlets, Anse Mitan, Anse à l'Âne) ou à Case-Pilote :
- Fort-de-France vers le bourg des Trois-Îlets (25 minutes de traversée, 35 si arrêt à la Marina de la Pointe du Bout)
- Fort-de-France vers la marina de la Pointe du Bout (20 minutes, 35 si arrêt au bourg des Trois-Îlets)
- Fort-de-France vers les Anses-Mitan et l'Anse à l'Âne (20 minutes, 35 minutes si arrêt à l'Anse Mitan)
- Fort-de-France vers Case-Pilote (30 minutes)
La Martinique bénéficie d'un réseau routier entretenu permettant de se rendre facilement à la destination souhaitée. La voiture personnelle reste le moyen de transport le plus utilisé créant de nombreux embouteillages dans le centre de l'île et aussi dans le sud sur la RN5 au niveau de Ducos-Petit-Bourg-Rivière-Salée.
Des efforts ont été faits pour améliorer la mobilité terrestre avec une meilleure prise en mains des transports dans l'île mais les nombreux mouvements sociaux et l'absence de régularité de service découragent souvent la population d'y voir une solution suffisamment fiable pour renoncer à la possession d'un véhicule particulier.
Les transports maritimes sont encore bien trop rares bien que pouvant être une solution environnementale. Seule la partie caraïbe peut prétendre à ce type de service en raison des fortes vagues et de la houle sur la côte atlantique. Jusqu'ici, plusieurs tentatives ont connu des échecs financiers liés à l'absence d'une clientèle suffisante, les prix des carburants et de l'entretien des embarcations et n'ont eu d'autres choix que de mettre la clé sous la porte.