La Martinique est à la fois une région et un Département français d’Outre-Mer (D.O.M.) où les pouvoirs sont exercées par une collectivité unique. C’est un Département Français d’Amérique (D.F.A) et une Région Ultra-Périphérique (R.U.P.). La Martinique se situe dans l’archipel caribéen entre la Dominique à son nord et Sainte-Lucie à son sud. Elle est bordée par l’Océan Atlantique à l’Est et la Mer des Caraïbes à l’Ouest. La Martinique se trouve à 6 900 km de Paris, 3 150 km de New York, 2 000 km de Miami, 1 500 km de la Guyane et 200 km de la Guadeloupe.
Présentation générale de l'économie en Martinique
Avec 360.000 habitants environ, la Martinique est un petit marché économique. L’île est extrêmement dépendante de l’extérieur avec des importations près de huit fois supérieures aux exportations !
L’agriculture avec la banane, le rhum, voire d’autres produits alimentaires transformés et fabriqués localement (confitures, jus, boissons gazeuses notamment) constitue les principales exportations de l’île. La pêche, l’aquaculture, l’industrie et l’artisanat sont des activités dont la production est revendue presque exclusivement sur la scène locale.
En 2019, les exportations de produits non-pétroliers représente 234.4 millions avec une hausse de 11.2% en 2019. La majorité sont des biens de consommation non durables (92.1 millions soit 39.3%) avec près de 91% de produits agro-alimentaires. Parmi ces derniers, les boissons sont en majorité (73.1%) et bien sûr c’est le rhum qui est en pôle position des boissons suivi des sodas, eaux minérales ou gazeuses et d’autres alcools. Les exportations de bananes autre produit phare de l’île s’élèvent à 72.7 milliards en 2019.
Ses principaux fournisseurs sont la Métropole (69.9%) pour un total de 1.5 milliard d’euros en 2019, l’Union Européenne (15% soit 328,3% millions d’euros dont 85.2 millions d’euros en provenance d’Allemagne), l’Asie (6.0% soit 130.8 millions), l’Amérique du Nord (71.9 millions dont 61.6 des États-Unis) et 5.9% du reste du monde (Europe hors Union Européenne, Caraïbe et Amérique du Sud).
La majorité des biens importés de l’Hexagone sont constitués de biens de consommation non durables (39.4% soit 603.4 millions d’euros). Parmi eux plus de la moitié (51.3%) sont des produits agro-alimentaires et près d’un quart (24.5%) de produits pharmaceutiques.
Le solde des échanges extérieurs s’établit à 2 milliards d’euros en 2019 et le déficit augment de 10 millions d’euros.
Les surcoûts d’approvisionnement et de transport se répercutent sur l’ensemble des acteurs économiques d’où des prix parfois équivalents au double des prix pratiqués en métropole.
Données démographiques
Avec 358 749 habitants en janvier 2020, la population martiniquaise a encore décru (-4 731) en un an (-1.3%). Elle s’inscrit dans une baisse continue depuis 2007 ce qui s’explique par la nette dégradation du solde migratoire depuis 2005.
Le solde migration ou solde des entrées-sorties sur le territoire a atteint des niveaux historiques, dépassant le record des années 70 et l’époque du BUMIDOM (BUreau pour le développement des MIgrations dans les Départements d'Outre-Mer). Aujourd’hui c’est entre 4 000 et 5 000 Martiniquais qui quittent leur terre d’origine chaque année principalement pour la France hexagonale.
De nombreux jeunes quittent l’île sitôt le baccalauréat en poche pour poursuivre leurs études en métropole ou à l’étranger. Peu reviennent à la fin de leurs études en raison des faibles perspectives sur le marché du travail local.
La Martinique se caractérise par le vieillissement de sa population. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent près de 30% de la population dont 10.2% ont plus de 75 ans. Cela s’explique par le départ massif des jeunes vers d’autres destinations, l’allongement de la durée de vie et une diminution des naissances (1.89 enfant par femme). Selon l’INSEE, cette tendance devrait s’amplifier et pourrait atteindre le stade de 40% de la population en 2040.
Les données démographiques tels que taux de mortalité, taux de fécondité et l’espérance de vie sont similaires ou proches des taux nationaux.
Indicateurs économiques
En 2018, le PIB de la Martinique atteint 8,9 milliards d’euros, une croissance de +2.4% en valeur. De son côté le PIB par habitant étant estimé à 24 411 euros. Cette progression de 2.4% en volume s’explique aussi bien par une hausse du PIB que par une baisse de la population. Ce taux reste en deçà des chiffres nationaux qui se situaient à 35 151 euros.
Par contre si on compare la Martinique avec des voisins caribéens, elle se situe au 3ème rang après Trinité-et-Tobago et Saint-Kitts-et-Nevis. La Martinique possède le 4ème port de conteneurs et le 11ème aéroport de France (en ce qui concerne les gros porteurs) et 13ème en trafic passagers.
Emploi
L’emploi dans le domaine tertiaire est majoritaire. Près de 85% de l’emploi salarié se situe dans le secteur des services avec un poids important pour le commerce, le secteur administratif et le tourisme. 42% des salariés locaux travaillent dans le secteur public (État, mairie, collectivités territoriales, communautés de communes, entreprises d’État).
Le nombre de bénéficiaires des minimas sociaux est en baisse sur un an (-9.7%).
Le nombre de demandeurs d’emploi reste assez élevé (environ 38 670 demandeurs d’emplois en décembre 2019) soit 15.1% de la population active mais on a pu observer une baisse significative pour les jeunes de 25-49 ans (-9.2%) et dans une moindre mesure des seniors (-1.9%).
L’emploi est plombé dans l’île par rapport à ses consœurs de la Caraïbe en raison du coût du travail. Un salarié martiniquais coûte cher en raison des nombreuses charges sociales qui pèsent sur l’emploi et les entreprises.
Activités économiques
En 2019, l’économie martiniquaise a montré l’un de ses meilleurs visages depuis des années.
La confiance des entrepreneurs jusque là morose s’est clairement améliorée. L’indicateur du climat s’est hissé au-dessus de sa moyenne de long terme, ce qui suggère une franche amélioration du climat conjoncturel. Une majorité d’entrepreneurs a fait état d’une activité en hausse et se montrait particulièrement optimiste sur leurs prévisions d’investissements sur les 12 prochains mois. Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées avec la création de plus de 2 000 emplois nets pour la deuxième année consécutive.
En conservant une population active stable, le chômage a ainsi baissé de deux points de pourcentage.
Enfin les encours de crédit ont progressé à un rythme proche de celui de l’an dernier soutenant la consommation des ménages comme les dépenses d’investissement des entreprises.
Concernant le tourisme, les chiffres étaient également encourageants en 2019 après les deux années record 2017 et 2018. 963 894 touristes ont visité l’île selon le Comité Martiniquais du Tourisme, une baisse de 7.9% mais qui s’explique en grande partie par le retrait des lignes de Norwegian qui assurait la liaison entre l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), la faillite de XL Airways et du nombre de croisiéristes (-27.4%). Le nombre d’autres excursionnistes et de touristes de séjours ont eux été meilleurs en 2019 qu’en 2018.
Les secteurs agricole et alimentaires ont connu une année plus difficile notamment sur les chaînes d’approvisionnement, le renchérissement du prix des matières premières et l’accroissement du coût du fret ce qui a conduit les entreprises à réviser significativement leurs prix à la hausse.
Le secteur secondaire a également souffert de l’absence de chantiers de grande envergure mais à toute de même augmenté ses effectifs durant l’année 2019.
Cette embellie globale sera forcément impactée en 2020 par la crise sanitaire liée au Covid-19. Toutes les économies du monde ont été touchées et il faut se préparer à des chiffres très en deçà de ceux des années précédentes. De plus, les confinements qui ont entraîné un arrêt total de certains commerces pourraient avoir porté un coup fatal à certaines entreprises locales.
Les chiffres données dans cet article sont ceux de l'IEDOM (l'Institut d’Émission des Département d'Outre-Mer) ou l'INSEE ou populationdata.net.