Histoire

Le François est une commune du centre atlantique de la Martinique. Elle est située à l'est du Lamentin, de Ducos et de Saint-Esprit, au sud du Robert et au nord du Vauclin. Avec plus de 53 km² c'est la troisième plus grande commune de la Martinique après le Lamentin et le Gros-Morne.

Au début de la colonisation, le François n'intéressait pas vraiment les Français et quand la Martinique a été partagée entre eux et les Indiens Caraïbes ce sont les ces derniers qui ont opté pour la partie atlantique de l'île et donc le François. De plus, la baie du François était considérée comme inabordable en raison de très nombreux brisants, la côte à cet endroit était inhabitable car marécageuse et infestée de moustiques.

En décembre 1694, le père Labat y accoste pour y fonder une paroisse (division administrative et religieuse sous l'Ancien-Régime).

Durant toute la période de l'esclavage le François sera l'une des communes de l'île les plus en verve avec la présence de nombreuses habitations voyant se succéder toutes les cultures (café, cacao, canne à sucre puis banane) vouées à l'exportation. Certaines révoltes d'esclaves ont lieu dans la commune mais sont rapidement éteintes et durement réprimées. Les coupables sont pendus ou alors subissent les pires châtiments devant les autres esclaves de l'Habitation pour les dissuader de tenter le marronnage (évasion d'esclaves) ou une éventuelle rébellion.

La première église d'abord construite en paille, en terre et en roseau est partiellement détruite. Reconstruite, elle est de nouveau ravagée par le violent ouragan de 1891.

C'est suite à cela que sera érigée l'église Saint-Michel bâtie par l'architecte Henri Picq à qui on doit également la Bibliothèque Schoelcher et la Cathédrale Saint-Louis. La nouvelle bâtisse est à nouveau détruite par les flammes en 1973. La nouvelle église est alors construite par Marc Allie aux allures plus futuristes mais devient rapidement vétuste. En une nouvelle église a été achevée et inaugurée en s'inspirant de l'ancienne église Saint-Michel du début du 20ème siècle.

Au 19ème siècle, dans le bourg du François est construit une usine de sucre et de rhum qui embauchait de nombreuses personnes.

L'an 1900 sera marqué par une grève générale des usines de Sainte-Marie, Trinité et du François. Les coupeurs de canne réclament un salaire de 2 francs qui leur a été refusé. Le mouvement de grève démarre le 5 Février 1900 pour s'étendre ensuite du nord au sud de la Martinique. Il va s'achever le 24 Février non sans un bilan humain dramatique. En effet 9 ouvriers agricoles sont tués (7 Robertins et 2 Franciscains).

Le début du 20ème siècle sourit à l'économie franciscaine malgré les deux guerres mondiales qui connaît une activité économique croissante. On y fabrique des sodas et de la chaux dans les régions de Monnerot et de Frégate. L'extraction de pierres à bâtir dans de nombreuses carrières fournissait de belles pierres de taille qui ont permit la restauration de l'église et l'édification de maisons dans le bourg.

La source thermale de Frégate connaît un fort succès en étant recommandée pour ses cures contre les maladies du foie. Du côté de l'agriculture, les cultures vivrières sont importantes notamment des hauteurs du Morne-Pitault, de Chopotte et de Morne Acajou. A cette époque, la population est déjà de 12 000 habitants.

Le port de la commune a une activité importante avec la présence de bateaux européens et américains qui viennent y charger du sucre et du rhum et y décharger des engrais, du charbon de terre et d'autres denrées qui sont acheminées vers le bourg de la commune par des gabarres qui remontent le canal. Les marchandises sont redistribuées jusqu'au Robert et vers toutes les habitations de la côte Atlantique.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la ville a des problèmes de subsistance et même après la guerre, la reprise en lente. Entre 1945 et 1975, l'évolution économique du François est celle d'une commune rurale. La culture de la banane remplace celle de la canne alors en crise. La ville se développe en parallèle sur les hauteurs de la Cotonnerie avec l'établissement de villas individuelles qui symbolisent la réalité d'une classe importante d'employés du secteur tertiaire.

Depuis la fin du 20ème siècle, le François connaît un nouvel essor grâce à la construction de nouveaux équipements, la rénovation du centre bourg et l'évolution de certains quartiers. Le François s'est alors plus tourné vers les services et l'implantation de nombreux commerces ce qui a redynamisé la ville. Outre les nouveaux commerces, la pêche et l'agriculture tiennent une place importante dans l'économie du François.

Économie

La pêche et l'agriculture sont les activités économiques majeures de la commune depuis des décennies. Vers la fin des années 90 cependant la commune a pris une orientation à contre-pied avec l'instauration de nombreux commerces et l'établissement puis l'élargissement de la Zone Artisanale de Trianon.

Aujourd'hui le François n'est plus qu'une commune rurale mais une commune en plein développement économique où l'activité commerciale et industrielle compte désormais.

Le tourisme y est important avec la présence des fonds blancs (Baignoire de Joséphine) et des îlets (Ilets Oscar, Thierry, Frégate, Long, Pelé, Métrente) d'origine volcanique qui permettent à des entreprises de proposer aux touristes des excursions dans des lieux qui n'ont rien à envier aux différentes îles paradisiaques, l'Habitation Clément riche de son histoire et son rhum qui ont fait sa renommée mondiale. C'est donc logiquement que l'hôtel 5 étoiles de la Martinique le Cap Est Lagoon Resort & Spa y avait été implanté (fermé depuis 2019) en plus d'autres hôtels (Plein Soleil et Frégate Bleue) et gîtes (Maison de l'îlet Oscar) qui s'y trouvaient déjà.

Quartiers

Les principaux quartiers de la commune sont 2 Courants, Beauregard, Bellegarde, Bellevue, Bois Soldat, Bonny, Cap Est, Chapelle Villarson, Chopotte 1, Chopotte 2, Chopotte 3, Cotonnerie, Croix Pelage, Desroses, Dostaly, Dupuis, Gabourin, Grand Fond, Hauteur Bellevue, la Francisque, la Haut, la Manzo, Magdelonnette, Morne Acajou, Morne Courbaril, Morne Gamelle, Morne l'Estomac, Morne Lacroix, Morne Pavillon, Perriolat 1, Perriolat 2, Perriolat 3, Petite France, Pointe Courchet Nord, Pointe Thalemont, Presqu'Île, Rivière Bambou, Saint Laurent, Saint Laurent Bicêtre, Saint Roch, Trianon et Vapeur.

Liste des lieux à visiter dans la commune

Distilleries & Rhumeries

L'Habitation Clément c'est LE lieu à visiter absolument en venant en Martinique. De par son histoire, ce qu'il représente pour la Martinique actuelle et passée, ce lieu symbolique vous plongera au cœur de l'histoire de la Martinique.

Le Domaine l'Habitation du Simon est situé entre le François et le Vauclin au cœur d'une plantation de canne à sucre. C'est une bâtisse datant du 18ème siècle qui vit encore au rythme des récoltes et de la production de rhum.

Lieux à visiter

Située entre le François et le Vauclin sur la N6, La Ferme des Orchidées se trouve à l'ancienne usine du Simon. C'est la réplique de la Ferme des Orchidées de Thaïlande.

Plages

La Baignoire de Joséphine est un site touristique incontournable en Martinique situé dans la commune du François sur la côte Atlantique.