Paulette Nardal, naît à Saint-Pierre (Martinique) en 1896 dans une famille bourgeoise. Elle est la fille de Paul Nardal, un des premiers ingénieurs noirs de l'île et l'aînée d'une famille de 8 filles. Elle est âgée de 6 ans lors de l'éruption de la Montagne Pelée. Elle devient institutrice avant de décider de partir à Paris pour poursuivre ses études alors âgée de 24 ans.
Elle arrive à Paris en 1920 est s'inscrit à l'Université de la Sorbonne pour y faire des études d'anglais. Elle devient ainsi la première femme noire à étudier dans cette institution française. Elle profite de son installation à Paris pour s'intéresser à la vie culturelle de la capitale. Elle va au théâtre, assiste à des concerts, visite des expositions et musées.
Elle fréquente le Bal Nègre, un célèbre ancien cabaret dansant antillais et club de jazz de Paris datant de 1800, un des rares endroits où elle retrouve ses repères culturels. Elle reçoit chez elle à Clamart différents jeunes antillais ou de la diaspora noire pour les aider et les mettre en contact.
Parmi eux, on peut citer le jeune Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, René Maran, Jean Price Mars, Claude Mc Kay ou Langston Hughes. Elle y tient un salon littéraire où elle commence à défendre l'idée d'une émancipation des femmes et le concept de la « Négritude », un mouvement littéraire afro-français.
Avec l'écrivain haïtien Léo Sajous, elle fonde la Revue du Monde Noir qui ne paraîtra que pour 6 numéros faute de moyens. En 1937, elle rend visite à son ami Léopold Sedhar Sengor au Sénégal. Elle entre en politique, Paulette Nardal en étant l’assistante parlementaire du Député de la Martinique Joseph Lagrosillière, et du député du Sénégal Galandou Diouf. Elle s'engage contre l'envahissement de Mussolini en Éthiopie.
En 1939, elle échappe de peu à la noyade grâce à une chaloupe de sauvetage, le bateau qui la ramène de la Martinique ayant été touché par une sous-marin allemand au large de l’Angleterre. Elle aura cependant d'importantes séquelles dont de graves infirmités. Elle continuera cependant de militer notamment pour le droit des femmes au vote.
Son infirmité la privera d'un poste aux Nations-Unis à New-York et elle rentrera en Martinique définitivement en 1945.
Elle crée le Rassemblement féminin et encouragera les femmes à aller voter en avril 1945 et à s'engager en politique. Passionnée de musique, elle rédige un historique de la tradition musicale des campagnes martiniquaises (bèlè, le béliya, le bouwo, le ladjia).
Paulette Nardal meurt le 16 février 1985, à l’âge de 89 ans. Elle est la tante de Christiane Eda-Pierre, est une artiste lyrique de renommée mondiale.