Eugène Mona

  • Eugène Mona
    Domaine :
    Musique
    Date de naissance :
    13 juillet 1943
    Date du décès :
    21 septembre 1991

Eugène Mona, de son vrai nom Georges Nilecam était un chanteur, flûtiste et parolier martiniquais. Il apprit la musique auprès de son père alors accordéoniste.

C'est en 1968, qu'Eugène Mona est révélé au grand public lors d'un concours de la chanson créole. Dès le début de sa carrière, Mona s'engage à faire de la musique traditionnelle.

Cinq années plus tard, il sort son premier album « Bwa brilé » (bois brûlé) qui rencontre d'office un grand succès auprès des médias et du public.

Son succès s'amplifie d'année en années auprès de toutes les générations et est très vite considéré comme un successeur de Ti-Émile, un des piliers de la musique traditionnelle martiniquaise.

Auprès de Max Cilla, un maître de la flûte traditionnelle, surnommé « Le Père de la Flûte des Mornes » il perfectionne son art de la flûte. Mona sort différents albums (« Ti bouchon » en 1976, « Mi bach/Doudou Ménard » en 1978, « Ti malo/Mi mwen mi ou » en 1980, « Ma maman m'a dit » en 1981, « Pa fè lang fo » en 1984, « Tanbou seryé » en 1985, « Témoignage » en 1986, et « Blan manjé » en 1990) qui rencontrent tous les succès avec des sons mêlés de biguine, mazurka, bèlè, à ceux de la Caraïbe, comme le calypso, et même de l'Amérique, comme le blues, ou le negro-spiritual.

Outres les sons des musique d'Eugène Mona, ce qui a fait son succès c'est aussi les paroles fortes de ses chansons : des textes avec des messages qui veulent provoquer la réflexion de ses auditeurs, éveiller leur conscience sur le thème abordé. C'est ainsi que des écrivains locaux comme Patrick Chamoiseau ou Raphaël Confiant ont salué les textes de Mona.

L'artiste était surnommé localement le « Chanteur aux pieds nus » ou « le Nègre debout » ou « poto mitan », le chanteur flûtiste se disait artiste créole, revendiquant les héritages africains et européens, bien sûr, mais aussi indiens en introduisant notamment des sonorités tamoules dans ses rythmes détonants.

Le 21 novembre 1991, Eugène Mona traverse le champ d'un voisin pour emmener une amie à l'hôpital.

Ce dernier s'énerve, Eugène Mona aussi, Mona fait une congestion cérébrale qui lui sera fatale. Il décède le même jour laissant la Martinique orpheline.

Le jour de son enterrement, un cortège de tambours et de flûtes accompagne la procession. Au vue de la tristesse locale sur place, on voyait l'unanimité que faisait le chanteur-flûtiste et parolier Mona.