Histoire
L'igname est un nom ambigu désignant plusieurs espèces de plantes appartenant au genre Dioscorea de la famille des Dioscoreaceae cultivées dans toutes les régions tropicales du globe à des fins alimentaires pour leurs tubercules riches en amidon. Le terme désigne aussi bien le tubercule lui même que le régime-racine.
Le terme « igname » provient de la racine africaine « nyam » qui signifie « manger ». Le terme igname » ne désigne que les espèces dont le tubercule est comestible. Ainsi quand l'espèce est toxique, elle n'est pas désignée par ce terme.
Deux espèces d'ignames proviennent d'Asie du Sud-Est, deux autres d'Afrique et une d'Amérique du Sud. L'igname n'a cependant jamais trouvé sa place en Amérique du Sud tel que la patate douce, la pomme de terre et le manioc sont tous les deux originaires de ce continent.
Les espèces présentes en Afrique ont été domestiquées sur ce continent plus de 6000 ans avant notre ère. L'igname serait arrivé sur notre archipel vers la fin du 16ème siècle dans les bateaux transportant les esclaves. L'igname faisait d'ailleurs partie intégrante de leur alimentation et était cultivé dans les potagers prévus pour les récoltes vouées à leur alimentation.
Variétés
Le nombre de variétés d'ignames est inconnu. On sait cependant que les variétés cultivées en Martinique sont les suivantes :
- Dioscorea alata : Plimbite, Belep, Pacala, Boutou, etc...
- Dioscorea cayenensis : Portugaise, Igname poule, Igname jaune...
- Dioscorea trifida : Cousse-couche blanche ou violette.
Ce sont des plantes grimpantes, volubiles, souvient diodïques. Les feuilles sont pétiolées, cordiformes, selon les espèces alternes ou opposées. A leur aisselle se développent des bulbilles pouvant servir à la multiplication de la plante et parfois consommables.
Les tubercules de forme variable sont de forme ovoïde à oblongue, parfois aplatie ou en forme de massue allongée. Elle peuvent attendre 1 mètre de longueur et leur poids généralement de 3 à 5 kg peut aller jusqu'à 15 kg. La peau peut être jaune, blanche ou plus foncée comme brune voire noire.
La chair est généralement blanche mais peut aussi être jaune.
Vertus médicinales
Peu de recherches existent sur les propriétés médicinales de l'igname. La majorité d'entre elles ont été faites sur des animaux.
Chez les femmes, on sait que la consommation quotidienne d'igname diminue le cholestérol sanguin total.
Il permet aussi de réduire la tension artérielle. Grâce à ses propriétés antioxydantes, l'igname agirait sur le cerveau des souris et améliorerait leurs habilités d'apprentissage et de mémoire.
Il permet aussi de réduire le diabète avec un meilleur contrôle des concentrations de glucose et d'insuline.
Il assurerait aussi une protection du foie et des reins contre les dommages causés par de fortes doses d'acétaminophène ou d'alcool.
L'igname peut aussi être utilisé contre les symptômes de la ménopause chez les animaux. Il a été impossible de vérifier cela chez les humains et donc on ne peut pas le recommander contre les bouffées de chaleur.
Utilisation
L'igname est très présent dans la cuisine martiniquaise. Localement, il est consommé plusieurs fois par semaine. Il a complètement intégré la gastronomie antillaise.
Si autrefois, il était majoritairement mangé après avoir été bouilli plusieurs minutes dans de l'eau, plusieurs recettes avec comme élément principal l'igname sont venues améliorer la manière de le percevoir, lui qui n'était qu'un simple élément de nourriture des esclaves. Ce tubercule n'était pas présent sur les tables des colons qui préféraient faire venir d'Europe des pommes de terre.
Cependant avec le temps, l'igname est passé de tubercule du « pauvre » à un élément valorisé notamment par la façon de le cuisiner qui n'était plus que le simple igname bouilli. C'est ainsi qu'il a intégré les repas des fêtes de Noël et de Jour de l'An.
Aujourd'hui on consomme l'igname en gratin et de bien d'autres manières. Il fait partie de ce que l'on appelle localement les « légjim-péi » (légumes pays) à l'instar du chou de chine, les bananes de type légume (ti-nain et plantain), le fruit à pain ou les patates douces.
L'igname est produit en Martinique en grande quantité pour nourrir la population locale. Il est également importé vers la métropole mais pas en grande quantité.